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Mon enfant me désobéit.

mon enfant me désobéit, que puis-je faire ?

“Ne saute pas dans la flaque !”

“Arrête de crier !”

“Mange tes haricots !”

“je t’ai demandé de te laver les dents…”

“Mordre, c’est interdit !”

“cesse d’embêter ton frère !”

Autant se l’avouer, nous avons tous été dans cette situation gênante : nous attendons quelque chose de notre enfant et visiblement, ce dernier a décidé d’en faire tout autrement !

Bien évidemment, cela arrive le plus souvent quand nous sommes très pressés, ou que nous sommes entourés de personnes qui regardent la scène avec une certaine curiosité.

“aloooors… voyons voir, comment est-ce qu’elle va s’en sortir avec son gosse celle-là ?”

“Pfff ! encore un enfant capricieux tiens ! de notre temps, les enfants ne bronchaient pas, pardit !”

“olala, pauvres parents, comme je les comprends…”

Et si je vous disait que votre enfant n’a pas dans l’idée de vous mener la vie dure ? Vous me direz certainement : “Viens donc voir à la maison, tu changeras vite d’avis”.

Voici pourtant quelques explications, qui je l’espère, vous permettront de mieux comprendre les réactions de votre enfant et d’ajuster votre relation avec celui-ci.

Pourquoi mon enfant refuse-t-il de m'obéir ?

L’enfant, entre 0 et 6 ans, part à la découverte de son environnement proche. Vous avez donc le privilège d’être son guide de voyage ! Mais quel travail… En effet, votre tout petit ne veut en faire qu’à sa tête et lorsque vous lui donnez un ordre ou lui posez des règles, la frustration est difficile à gérer.

Votre jeune enfant refuse d’obéir aux règles, non pas pour vous embêter, mais parce que :

 

– il est guidé par la notion de plaisir.

(“oui mais papa, c’est tellement drôle de sauter dans les flaques d’eau !”)

– sa grande curiosité le pousse à faire ses propres expériences.

(vous avez beau lui dire “arrête de courir dans la maison, tu vas te faire mal”, il aura besoin de tomber plusieurs fois pour le comprendre).

– il comprend qu’il provoque une réaction chez l’autre et découvre alors qu’il a un pouvoir sur son environnement.

 

(“Donc si j’essaye de mettre les doigts dans la prise, mes parents réagissent ? Intéressant… Allez on recommence une fois. Ou peut-être cinquante fois, histoire de bien vérifier !”)

 

– il ne comprend pas toujours les consignes de l’adulte.

(dire à son enfant de 1 an : “quand tu auras finit de jouer avec tes cubes, tu rangeras et viendras te laver les mains dans la salle de bain pour qu’on aille manger une bonne soupe de légumes bio et sans pesticides !” risque de le laisser peu réactif…)

– son cerveau, encore immature, ne lui permet pas toujours d’adopter la réaction que vous attendez.

 

(Vous lui demandez d’arrêter de jouer, cela le rend triste mais il ne sait pas encore identifier l’émotion et exprimer son besoin. Face à son absence de réaction, vous vous mettez en colère et cela provoque une confusion chez l’enfant, qui réagit de façon impulsive, non réfléchie (réaction brutale sous forme d’opposition)

– il a besoin de répéter plusieurs fois la même activité pour acquérir de nouvelles compétences.

(“Mais attend maman, j’ai presque finit !!!”

“Non mais encore une fois siteuplaiiiit…”)

– il souhaite vous montrer qu’il est autonome

(le fameux : “NOOON, C’EST MOI QUI FAIS !”)

A partir de 6/7 ans, votre enfant à une meilleure compréhension des règles, mais il sait aussi s’opposer à vos demandes. Pourquoi ?

– Pour s’assurer qu’il est surveillé, que le cadre est toujours là : il à besoin de cela pour se construire en toute sécurité affective et physique.

– Pour venir vérifier si les conséquences annoncées (positives ou restrictives) sont bien mises en place à la suite du respect ou du non respect de la règle.

– Car à l’âge où l’imagination prend beaucoup de place, la confrontation à la réalité peut être frustrante.

– Pour vous faire comprendre que ses propres besoins ne sont pas respectés.

Pour résumé,

Votre enfant s’oppose la plupart du temps lorsqu’il à l’impression que l’on ne répond pas à l’un de ses besoins  :

1. de protection et de repères

2. d’indépendance et d’autonomie

3. d’acquisition des connaissances via la notion de plaisir

comment Me comporter face à cela?

Rappelons-nous qu’aucun parent n’est parfait et que nous avons aussi nos propres états d’âmes, émotions, surmenages… L’idée n’est pas de s’oublier pour être au service exclusif de l’enfant, mais plutôt à l’écoute de ce qui se joue en lui et en nous-même dans une situation donnée. Chacun fait du mieux qu’il peut, avec ce qu’il est et ce qu’il a.

Votre rôle est d’éduquer, c’est-à-dire de guider votre enfant sur son chemin naturel d’éveil, d’apprentissage, de vie… Il faudra du temps pour qu’il apprenne les habiletés sociales. Faites-lui confiance, tout en fixant un cadre ferme et constant. Voici quelques conseils (ou les 8 commandements du parent positif) :

Des règles claires tu fixeras

  • Les définir (peu, mais les indispensables)
  • Les expliquer (pourquoi c’est interdit ou autorisé ?)
  • Les rappeler régulièrement
  • Anticiper (expliquer les règles avant la situation)

Son attention tu capteras

  • Se mettre à sa hauteur, capter le regard ou l’ouïe
  • Opter pour un ton calme et ferme (eh oui, c’est compatible)

Ta formulation tu appliqueras

  • Adapter la formulation à l’âge de l’enfant
  • Éviter les “ne pas”, car nos cerveaux ignorent la négation (ex : dire “marche doucement” au lieu de “ne court pas”).

 

Des choix tu proposeras

  • Donner un peu de choix à l’enfant, sans pour autant changer votre demande (ex : il est l’heure de ranger ta chambre. Tu préfère ranger d’abord les peluches ou les feutres ?”

Déterminé tu seras

  • Garder en tête la demande de départ
  •  Résister à la tentation de céder

Pour l’empathie tu opteras

  • Prendre en compte l’émotion de l’enfant
  • L’aider à s’exprimer

(Que ressens-tu ? Je comprends ta tristesse. As-tu besoin que je t’aide ?)

 

Être cohérent tu devras

  • Mettre en place les conséquences annoncées (si possible, plutôt des positives : nommer ce qui est fait, féliciter)
  • Remercier l’enfant lorsqu’il vous écoute (coopération de l’enfant)

Les Violences Éducatives Ordinaires (VEO) tu abandonneras

  • Éliminer fessées, humiliations, chantages, abandon…
  • Privilégier temps d’apaisement, valorisation, compréhension

Petit rappel sur les VEO

L’éducation positive et les neurosciences nous permettent aujourd’hui de savoir que certaines punitions sont très néfastes pour le développement de l’enfant (et aussi pour les relations familiales au quotidien) : les fessées, claques, humiliations, chantages, cris / hurlements, menaces de coups ou d’abandon, moqueries, retrait d’amour, privation de nourriture ou de soin…

Ce sont des Violences Éducatives Ordinaires (VEO). Elles semblent admises par de nombreux parents  ayant reçu ce modèle d’éducation et n’ayant pas le sentiment d’avoir été traumatisé, pensant bien faire pour leur progéniture.

Pourtant, j’ai une conviction : nous pouvons éduquer dans l’amour et le respect mutuel. Nos enfants ont la capacité naturelle d’apprendre. Éviter les punitions et les récompenses, c’est privilégier le sens des choses, l’apprentissage par compréhension et non par crainte ou profit.

Exemple : la règle “il est interdit de taper les autres”

Si votre enfant transgresse la règle et que vous choisissez de le sanctionner avec une fessée : il ne pourra pas comprendre le sens de la règle (car il reçoit lui-même un coup de la part de son modèle éducatif) ; il apprendra par crainte et non par apprentissage de valeur ; il sera amené à répéter lui-même le même schéma. De la même façon, si vous lui donnez 5 euros chaque fois qu’il ne tape pas un enfant alors qu’il est en colère, il apprendra qu’on respecte l’autre seulement pour le profit.

Au contraire, vous pouvez expliquer avec mécontentement à votre enfant les conséquences de son acte (a fait mal, aurait pu blesser gravement, a rendu triste / en colère) ; l’encourager à se mettre à la place de l’autre (si cet enfant te tapais, qu’est-ce que tu ressentirais ?) ;  lui demander un travail de réparation (prendre soin de l’enfant, s’excuser, faire quelque chose de gentil…). Dans cette démarche, l’enfant apprend le sens profond de l’interdit, l’acquiert plus rapidement et plus durablement.

quelques outils pratiques

A TESTER SANS MODERATION

Il n’y a rien de mieux que la bonne vieille méthode de l’affichage (phrases et/ou images selon l’âge), pour garder en vue les règles de la maison.

1. Seul (monoparental) ou avec votre conjoint, fixez les règles qui vous semblent essentielles, incontournables, non négociables. Formulez toutes les règles au positif (on évite le “ne pas”).

         exemple : toute la famille débarrasse la table après manger.

2. Avec vos enfants (à adapter selon l’âge), discutez des besoins de chacun pour fixer les autres règles.

        exemple : votre ado a besoin d’intimité et ne supporte plus que la petite dernière entre brusquement dans sa chambre ? nouvelle règle : “frapper à la porte et attendre l’autorisation pour entrer dans la chambre des autres.”

3. Définissez les conséquences liées au respect et non respect de ces règles.

4. Faites signer la feuille à tous les membres de la famille pour y adhérer.

5. Affichez les règles dans la maison.

Valorisez lorsque les règles sont respectées. Au besoin, revenez devant la fiche pour rappeler les règles à votre enfant qui désobéit. Lisez lui la règle qui correspond, faites lui répéter avec ses propres mots pour s’assurer de sa compréhension.

Grâce aux neurosciences, nous savons qu’il faut 21 jours consécutifs pour s’approprier une habitude. L’idée de cet exercice (décrit par Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne) est de renverser le schéma : finit le stress et les disputes, on essaye d’apporter positivité et valorisation à la maison.

Disposez un bocal vide et un sachet de billes dans une pièce. Chaque fois que votre enfant fait quelque chose de positif, félicitez-le et placez une bille dans le bocal. S’il à alors l’habitude de refuser d’aller se laver les dents, avec cet exercice vous pourrez lui dire “je te félicite, ce soir tu es allé te laver les dents sans faire d’histoire. Je te remercie.” + HOP, une bille dans le bocal !

Effet sur le cerveau : sécrétion d’endorphines (hormones du plaisir) et mise à distance du cortisol (hormone du stress).

Répétez l’action sur 21 jours au minimum, les effets sont surprenants !

Lorsque l’on mixe neurosciences et éducation positive, on arrive à des réflexions intéressantes. Si nous prenons un peu de recul, nous pouvons admettre que nous passons beaucoup de temps à ordonner des choses à notre enfant tout au long de la journée. Si nous étions à sa place, nous ressentirions certainement un certain agacement qui, au bout d’un moment, nous donnerait des airs de rébellion.

Alors pendant 21 jours, vous pouvez fixer un moment avec votre enfant dans la journée, qui ne durera que 3mn : un petit sablier, un endroit confortable et propice à l’échange, pour accorder à votre enfant toute l’attention qu’il mérite. DItes au-revoir au téléphone, aux tâches ménagères et aux autres, juste le temps de la rencontre. Demandez-lui comment il se sent, comprenez ses besoins, revenez sur des incompréhensions… Cela permettra une meilleure “prise en compte” de l’enfant, qui aura ainsi moins tendance à désobéir. Vous pouvez utiliser un objet qui fera médiation (livre, jeu, peluche de la parole…).

 

Bien souvent, lorsque votre enfant vous désobéit, c’est parce qu’il se retrouve face à des émotions trop compliquées à gérer. Dès le plus jeune âge, vous pouvez “prévenir” les crises en apprenant à votre enfant ce que sont les émotions.

– Quelles sont-elles ? Quelles sont leurs couleurs ? Leurs expressions sur le visage ? Qu’est-ce qu’elles font dans le corps ?

– Comment les apaiser ?

Pour cela, je vous invite à passer par la lecture, notamment : “la couleur des émotions” (annallenas), “Gaston la licorne” (Aurélie Chien Chow Chine), Le livre de mes émotions (S. Couturier & M. Poignonec), “Les émotions et les sentiments” (Dr Catherine dolto) ; mais aussi des livres en rapport avec les situations sources de conflits (aller à l’école, se laver, l’heure de dormir etc.)

Par des jeux : cartes des émotions, roues des émotions, “le monstre des couleurs” en lien avec le livre “la couleur des émotions” ; les jeux de rôles et le théâtre sont très utiles pour apprendre à s’exprimer sur ce que l’on ressent et se mettre à la place de l’autre.

Par la pratique de : yoga, relaxation, méditation, pleine conscience…

Et le plus important, face à une situation compliquée, aidez votre enfant à mettre des mots sur ce qu’il ressent. Cela ne veut pas dire que vous abandonnez face à la désobéissance de ce dernier. Vous marquez simplement un temps d’arrêt pour apaiser les tensions, ce qui permettra à l’enfant d’accéder plus facilement à votre demande par la suite.

Jouer avec les mots et avec l’humour peut vous permettre de prévenir les désobéissances de votre enfant.

1. Faites appel à son intelligence et sa responsabilité

     exemple : au lieu de lui dire “va te laver les dents”, privilégiez “que fait-on après le repas ?” ou “que se passe-t-il si on ne se lave pas les dents après manger ?”

2. Utiliser le “Je”

     Dire “Tu” donne le sentiment à votre enfant que vous l’accusez, ce qui risque de le braquer et de provoquer des tensions. Vous pouvez alors utiliser le “Je” pour vous exprimer.

     exemple : au lieu de dire “tu fais trop de bruit”, vous pouvez dire “Je suis très fatiguée et le bruit me dérange, j’ai besoin de calme s’il-te-plaît”.

3. Faites appel à votre sens de l’humour

     Parfois, rien de tel que la dédramatisation. Votre enfant à de l’humour, servez-vous en pour tirer profit de certaines situations.

    exemple : votre enfant de trois ans veut faire tout le contraire de ce que vous le demandez ? Vous pouvez essayer : “tu ne vas quand même pas mettre tes chaussures tout seul j’espère ? (avec un sourire en coin)… Celui-ci risque de courir se chausser, et vous voilà sauvé !

Des parents qui naviguent sur le smartphone, des enfants sur les tablettes, des ados sur les ordinateurs… Bien que les écrans aient leur place dans notre société, ils sont souvent toxiques à la maison car ils empêchent la relation à l’autre. Prenez le temps de déconnecter, de communiquer. Rangez les écrans pendant le repas et discutez de votre journée, de votre état émotionnel du moment, de vos besoins… vous accorderez alors de l’importance à chaque membre de la famille et diminuerez efficacement les résistances et les conflits.

Et si malgré cela, mon enfant est toujours dans l'opposition ?

Rappelez-vous tout d’abord que c’est un travail qui met du temps à se mette en place, car le cerveau de votre enfant évolue à son rythme et qu’il faut de la répétition sur le long termes. Ce n’est pas parce que votre enfant vous désobéit que c’est un enfant dit “difficile”. Cela fait partie de son développement.

Faites-vous aider, prenez du temps pour vous, pour votre couple, car un enfant n’est pas de tout repos… Vous avez aussi besoin de vous recentrer pour mieux gérer votre relation avec votre enfant.

Si vous avez le sentiment d’avoir tout essayé et que vous vous sentez démuni, rassurez-vous. Vous pouvez faire appel à un professionnel (psychologue, éducateur spécialisé…) pour vous soutenir dans cette passe difficile.

Parfois, certains enfants sont plus dans l’opposition que la moyenne car ils ont un fonctionnement neuronal atypique (haut-potentiel, TDA/H, autisme, hypersensibles…). Des outils spécifiques peuvent être mis en place pour favoriser le repérage, la communication et ainsi prévenir les résistances de ces derniers. Vous pouvez également vous tourner, pour cela, vers un professionnel qui saura adapter les outils à la personnalité de votre enfant.

pour plus de joyful'itude, contactez-MOI :

07.66.58.38.48

marine.rouchy@outlook.fr

Marine ROUCHY

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